Chers Bassirou Diomaye Faye et Monsieur le Premier ministre Ousmane Sonko,
Je vous adresse cette lettre ouverte en tant qu’amis de longue date.
Bien que je n’attende rien de vous, je tiens à exprimer mon soutien à
votre réussite, car je ne vous ai jamais combattu. Nous avons toujours
maintenu une relation respectueuse et cordiale.
Cependant, je me
sens obligé de vous alerter sur la direction que prend notre pays sous
votre responsabilité. Vous avez bénéficié d’une amnistie, mais d’autres
n’ont pas eu cette chance. Je n’ai jamais entendu de votre part un mot
sur l’annulation de cette amnistie, une décision qui pourrait avoir des
répercussions sur votre avenir.
Il semble que certaines personnes
dans l’administration, victimes d’erreurs dans l’exercice de leurs
fonctions, ne soient pas concernées par cette amnistie. Que ce soit dans
l’armée, la gendarmerie ou d’autres corps, ces erreurs non corrigées
créent de la frustration.
Quant à vos décrets, ils vous
appartiennent, mais l’affectation de certaines personnes, comme le
magistrat Maham Diallo à Tamba, semble être une véritable sanction. Il
aurait pu être affecté plus près de Dakar, à Thiès, Diourbel ou Kaolack
en tant que juge d’instruction. De même, le préfet Samb aurait dû être
conservé à portée de main pour des services futurs.
Si vous vous
aliéniez le peuple, vous risqueriez de vous retrouver isolés. N’oubliez
pas que c’est ce même peuple qui vous a élus qui pourrait vous faire
tomber. Ne vous créez pas d’ennemis au sein de l’administration.
Monsieur
le Président, Monsieur le Premier ministre, il est temps de vous
ressaisir. Je n’ai jamais été votre allié politique, ni sous Wade, ni
sous Macky Sall, mais je reste fidèle à notre amitié. Sachez que vous
avez plus besoin de moi que moi de vous.
Vos actions dans une
sous-région troublée, notamment votre prise de position vis-à-vis des
Français, nécessitent une grande prudence, surtout dans le domaine
économique. Le blocage des marchés actuel pourrait être perçu comme un
sabotage, ce qui pourrait entraîner un conflit entre vous deux, mes
amis. Un tel conflit serait désastreux.
Il est essentiel de
rejeter les accusations de partage de pouvoir. Des éléments d’autres
partis politiques pourraient vous être utiles, tant par leurs
compétences que par leur base politique. Seules les coalitions peuvent
garantir une victoire électorale.
Passer de la prison au Palais de
la République est un miracle divin. Il est crucial de savoir pardonner
et de laisser les détails derrière soi. Monsieur le Premier ministre,
votre pouvoir est immense, mais vous ne devez pas en abuser en portant
plainte contre quiconque.
Je crains pour votre avenir, mes amis.
Bien que nous nous soyons éloignés, sachez que je reste utile à mon pays
et à d’autres. Je vous conseille de faire preuve de prudence, car
persister dans cette voie pourrait mener à une catastrophe. Soyez
particulièrement vigilants en matière de politique étrangère, un domaine
délicat.
Je vous souhaite la lucidité nécessaire pour laisser une
empreinte positive dans ce pays. Ne vous préoccupez pas de Madiambal,
il a toujours critiqué les présidents sans jamais être puni. Il connaît
de nombreux secrets.
Ousmane Sonko, lors de votre séjour au
Rwanda, inspirez-vous de ce pays qui a surmonté un génocide, ainsi que
de la Sierra Leone et de la Côte d’Ivoire, qui ont su pardonner et se
réconcilier après des tragédies.
Enfin, je souhaite que le
Président Diomaye se rapproche de la Russie et de l’Iran, tout en
maintenant de bonnes relations avec la France.
En ce qui concerne
le conflit au Proche-Orient, Israël doit faire preuve de retenue. Son
implication dans le massacre des Palestiniens compromet à la fois sa
crédibilité et celle des États-Unis dans la
région. L’Iran, détenteur de la bombe atomique, pourrait bouleverser l’équilibre des forces.
Serigne Fallou Mbacké Aby
Président du Groupe Galassaby Sarl
Président de la société Famaby
source: senego